Tests de maltraitance

Lomitas
... Une fois à l'intérieur, je suis resté un moment sans bouger, puis je me suis éloigné de Lomitas, autant que me le permettait la longueur de la longe, et je lui ai demandé de me rejoindre. Il a paru peu disposé à s'approcher de moi.

J'ai levé brusquement un bras au-dessus lie ma tête, puis l'autre, mais il ne s'est pas alarmé outre mesure, ce qui signifiait que personne n'avait porté la main sur lui.

Je suis venu me placer contre son flanc et j'ai levé vivement une jambe jusqu'à ce que mon genou arrive à hauteur de son ventre. Cette fois encore ses muscles abdominaux ne se sont pas contractés de façon sensible, et son thorax ne s'est pas soulevé. Manifestement, il n'avait pas été maltraité de cette manière-là non plus.

J'ai agité l'extrémité de la longe à proximité de sa tête. Il m'a regardé, a fait un pas de côté et s'est planté pour me regarder de nouveau. Il s'efforçait de me comprendre, il y consacrait toute son intelligence, et son absence de panique prouvait qu'il n'avait pas été fouetté. Finalement, je l'ai conduit près du mur et j'ai placé mes deux mains sur son flanc comme si j'avais l'intention de le pousser contre la paroi. Immédiatement, il a rué et s'est jeté en avant, donnant des signes évidents de claustrophobie.

Lomitas n'avait pas subi de violences, mais il pensait avoir été maltraité lorsqu'on l'avait emprisonné dans des lieux propres à provoquer sa claustrophobie. Il estimait que nous nous comportions avec lui de façon déloyale. Si j'avais tenu à m'assurer qu'il n'avait été victime d'aucun mauvais traitement, cela ne signifiait pas que je me méfiais de ses propriétaires mais seulement que je respectais suffisamment les chevaux pour les laisser s'exprimer par eux-mêmes. Si les humains m'ont parfois menti, les chevaux, eux, en sont incapables.
Et Lomitas me disait : « Je pense que vous êtes injuste envers moi, et je crains que ça ne devienne pire encore... »