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Le CHEM

Sur la route de Madison

Autres textes d'Annie-Noël

Souvenirs 

Annie-Noël

Maison des Artistes
2013




Sur la route de Madison


Une exploitation agricole dans un petit village des USA où fleurit la dernière maison ; une route unique qui conduit au Pont LINCOLN.

Julia vient d'accompagner jusqu'au portail du jardin son mari Adrien, Fred leur fils et Ariane leur fille. Ils vont présenter le veau d'Ariane à un concours agricole important, à 60 km de là. Il fait une chaleur d'été, écrasante, humide. Dans la maison, il fait bon s'assoir devant un thé glacé. L'absence des siens va durer 3 jours. Julia goûte le calme de la maisonnée, son chien Rip, à ses pieds.
Tiens ! Un passant qui se présente sur le seuil, il demande son chemin. C'est un bel homme, d'âge mur, aux cheveux grisonnants. Ses yeux noirs sont très vifs : un appareil de photo de professionnel en mains, il cherche la Pont Lincoln, pour le compte de son journal. Julia enfile ses sandales et sort avec lui sur la route :
« Il faut rouler tout droit jusqu'à une ferme où aboie méchamment un chien jaune. Prendre à droite, sur 300 mètres ; ensuite, tourner à gauche ».
Robert propose :
« Si vous veniez avec moi, ce serait plus facile ! »

Le quatre-quatre de Robert est dégagé en un tour de main pour faire place à Julia qui s'installe à droite du conducteur. Robert précise qu'il dispose de 3 jours. " Oui " il logera au village. C'est une vraie chance de l'avoir rencontrée. A son tour Julia affirme que l'absence de sa famille la laisse libre de son temps.

Voilà le pont, Julia s'éclipse discrètement, laissant à Robert le loisir de disposer du terrain et de préparer son appareil.
« Ce n'est pas la lumière voulue. Il faut que je revienne, demain, dès l'aube.»
Julia, appuyée à la balustrade, se retourne, cheveux au vent. « Clac ! la voici prise en photo par cet amateur qui rit de sa confusion.»
Il ramène son guide qui, simplement, l'invite à rentrer pour prendre un thé glacé. L'intérieur est agréablement frais. Rip, ne bouge même pas. Pendant ses préparatifs, Julia voit, de la fenêtre, Robert qui, chemise ôtée, prend une douche au tuyau d'arrosage du jardin. Cet homme est bien bâti ; ses muscles sont fermes, hâlés par une vie au grand air. La conversation s'engage facilement. Robert évoque ses voyages, dont un passage en Italie, à BARI. Quelle surprise ! C'est le bourg où Julia a grandi et vécu jusqu'à son mariage. Robert raconte que, du train, il a aperçu ce village qui lui a plu. Il s'y est arrêté quelques jours, il a dîné dans un bar près de la gare, dormant dans l'unique chambre de voyageur.

BARI ! Julia répète avec un ravissement étonné : « vous sous êtes arrêté parce que ça vous plaisait » quelle liberté d'esprit !

Elle explique qu'elle a connu son mari, alors qu'il était militaire en Italie ; elle l'a épousé laissant sa profession ‘institutrice et son pays natal. Elle est devenue fermière, mère de deux enfants aux USA. Elle s'est habituée à cette vie si différente. Ici, tout le monde se connaît, s'entraide et se surveille : c'est ainsi en milieu rural. Julia propose à Robert de déjeuner avec elle. Il s'empresse de mettre le couvert. Ensemble, ils «écoutent de la musique italienne. Une seule interruption, téléphonique, c'est Adrien qui demande de ses nouvelles. Tout va bien pour eux et pour le veau !...

« Demain, il faudra se lever tôt. » Robert n'a pas encore retenu une chambre. Il doit rentrer. Julia, spontanément, lui offre de loger dans la chambre de Fred. Ainsi, elle pourrait l'accompagner, dés le matin.
La soirée se passe agréablement après un dîner simple. Il sait remercier son hôtesse de lui avoir donné l'illusion d'avoir un foyer stable et une famille.

Départ dès l'aube blanche, pour atteindre le Pont. Julia rêve de BARI, tout en conduisant son auto personnelle. Les photos prises, Julia repart chez elle. Robert se dirige vers l'auberge. Le jardin a soif. Après avoir cueilli les tomates gorgées de soleil, les framboises odorantes, Julia sous son grand chapeau de paille, arrose. Les volailles, nourries comme chaque matin, tournent autour d'elle. Il est temps de renter et de préparer le déjeuner. Rip est pressé d'aller s'étendre sur les carreaux rouge et frais. Julia se demande où est le voyageur d'hier ; il doit éveiller la curiosité des habitués.

Coup de sonnette, dès l'après-midi, c'est Léa, sa plus proche voisine habitant une ferme 5 km plus loin. Elle vient voir si Julia a besoin de quelque chose ; et, surtout, elle a hâte de lui raconter la venue d'un reporter photographe. Il a refusé de prendre des photos d'êtres humains, son journal ne s'y intéressant pas. Après son départ, Julia décide de faire des achats « en ville » ; des achats inhabituels et, pour une fois, pour se faire plaisir ; une robe d'été fleurie et décolletée, un collier et des boucles d'oreille assorties; des souliers à danser et une écharpe en laine fine. Elle se regarde dans une grande glace ; elle est heureuse de se sentir belle et attirante : la vendeuse la complimente. Elle a l'envie soudaine de revoir le Pont avant de rentrer. Là, elle découvre sur le montant en bois du ponton où Robert l'avait photographiée, un message laconique, sur un papier blanc :
« Je serai heureux de vous revoir. Voici le n° de l'hôtel, Robert. »
Au téléphone Robert exprime le désir de l'inviter à son tour pour dîner ensemble aux environs. Quelle joie de quitter sa robe de cendrillon. Peut-être dansera-t-elle ? Julia se fait belle, attirante, désirable. Robert la complimente quand il vient la chercher ; il a fait un effort de toilette, lui et sa voiture. Ils s'éloignent, en promettant à Rip de ne pas revenir trop tard !

Robert se révèle un excellent danseur, « son, Adrien ne danse pas.» Julia tient à savoir s'il fait de nombreuses conquêtes au cours de ses voyages. Robert la regarde dans le fond des yeux. Des rencontres fortuites, sans lendemain, libre, divorcé, sans enfant, « je viens chercher la femme que j'aime depuis toujours et qui ne le sait pas encore. » Robert se risque à demander :
« Comment est Adrien ?
- c'est un homme satisfait, juste.
- sans plus ?
- il dirige de main de maître l'exploitation de ses ancêtres ; il élève bien nos enfants. »

Julia laisse échapper un soupir. Un regard anxieux de Robert l'immobilise.
« C'est vous que je cherche depuis des années. Je vous ai trouvée ; je ne vous quitterai pas. Accepterez-vous de partager ma vie de nomade et de m'aimer comme je vous aime pour toujours. Partez avec moi demain pour la vie à deux indissoluble.»
Julia le regarde éperdument : « je vous aime aussi ; vous m'avez redonné vie. »
Elle réalise qu'elle a été pour les siens ; « Comme un pain sur la table, un pain qui n'est pas cher et qu'on gaspille un peu. »

Ses adolescents réclament leur indépendance. Ils veulent vivre par eux-mêmes, plus loin. Quant à Adrien il cherchera une aide pour ses travaux et il sera entouré de cultivatrices habiles. C'est sa terre qui est sa raison de vivre. Julia rassemble en hâte, quelques effets, dissimulant une valise légère sous son lit, dès son retour.
Elle est heureuse, elle chante.

Après le dîner, Robert la saisit dans ses bras. D'un commun accord, ils se donnent l'un à l'autre, comblés d'une infinie tendresse et d'un amour profond.
« Il faudra partir tôt, demain, avant le retour de ta famille, ma Julia ».

Des trombes d'eau s'abattent sur la région. Julia s'éveille doucement, au parfum de toasts grillés et du café chaud. Sur un plateau, Robert lui apporte un déjeuner fleuri d'une rose. Sur ses talons, Rip gambade, après avoir quété des caresses et du bacon ! Robert presse Julia de partir. De toute façon, il l'attendra à l'auberge, il s'éclipse. Il était temps !...

Un joyeux trio débarque, Adrien, Fred, Ariane... et le veau primé !...
Julia nourrit pour la dernière fois cette famille, attentive à leurs besoins. Aucun d'eux n'a demandé si elle allait bien, aucune attention à sa nouvelle robe, comme d'habitude !

Ariane rougit quand Fred la taquine « ton admirateur viendra-t-il te voir ? » le fils de leur voisin de stand, Alexandre, s'est en effet intéressé non au veau d'Ariane, il n'y connait rien, mais à sa jolie maîtresse. Il les a invités à aller danser, le soir. Emmenés dans sa voiture de sport ils ont passé une excellente soirée.

Adrien fatigué de sa journée a refusé de les accompagner. Alexandre a demandé à Ariane son adresse et son numéro de portable. Dès qu'il sera libre, il compte aller la voir. Citadin il est employé comme clerc chez un notaire ; la propriété de son père ne l'intéresse pas.

Julia réalisa qu'elle doit rester. Ses adolescents ont besoin d'une attention et de conseils qu'Adrien ne saura leur prodiguer. Son départ serait un mal pour ces enfants à protéger encore à un âge difficile.

Comment accepteraient-ils son départ ? Jusqu'à présent, elle a été un exempte de fidélité pour eux, prônant l'indissolubilité du lien du mariage. Plus tard peut-être, quand ils auront bâti leur vie, pourra-t-elle s'en aller vers Robert si dieu le veut !

Son cœur est déchiré, Robert va souffrir de ce changement de décision. La comprendra-t-il ?

Adrien, après s'être reposé, propose à Julia d'aller faire des emplettes au village, il ne sait pas que là, elle est attendue par quelqu'un qui veut l'emmener avec lui.

Julia s'assied à droite du conducteur après avoir retiré du coffre la valise préparée. Pendant qu'Adrien s'attarde au café pour parler du concours agricole, Julia reste dans la voiture. Elle aperçoit la silhouette de Robert, l'attendant, sous un abri routier. Son amour ! Elle n'aurait que 5 mètres à faire pour se jeter dans ses bras, lui expliquer ce qui la retient, obtenir un pardon et lui demander de continuer de l'aimer. Plus tard ,ils ne peuvent que se rencontrer pour toujours. Sa main sur la poignée de la portière, elle s'apprête à descendre et à courir vers lui. Trop tard !

Adrien revient, content d'avoir retrouvé ses camarades, les bras chargés de provisions qu'il dépose à l'arrière. Julia s'est rejetée en arrière, courbée de peine : le sanglote sans retenue. Compatissant, sans comprendre cette explosion de souffrance, Adrien lui tend un grand mouchoir à carreaux.
« Tu t'es surmenée en notre absence. Nous t'aiderons à te reposer maintenant que nous sommes revenus. »
Pas un jour ne se passe sans que Julia ne retourne au Pont Lincoln, si elle ne le peut, c'est en pensée qu'elle vit leur rencontre. Elle n'a reçu aucune nouvelle de son amour perdu, malgré quelques recherches discrètes.

Quelques mois après, elle est convoquée par le notaire de Robert. Elle est bouleversée en apprenant la mort de Robert dont elle est la seule héritière : d'un appareil de photo, du médaillon "une vierge de lourdes" qu'elle lui avait donnée, d'un album de photos et d'un livre : " Sur la route de Madison." Ses cendres ont été jetées du haut du Pont Lincoln, selon ses dernières volontés.

Un an après Adrien, très malade sait qu'il va mourir. Julia l'entoure de soins et d'affectio n. il lui confie, le dernier jour :
«Je sais que je n'ai pas su te donner tout ce que ton cœur désirait. Tu avais tout quitté pour moi. Tu as été toute ma vie. Garde notre terre. »
Julia demeure dans l'exploitation ; elle continue à travailler, aidée de Rip qui la suit fidèlement. Aucun des enfants partis vers des choix personnels de vie, ne souhaite rester à Madison. Ils viennent de temps à autre sur les lieux de leur enfance.

La volonté de leur mère de se faire incinérer les choque profondément ainsi que son souhait que ses cendres soient jetées du haut du Pont Lincoln. Ils ont fait le nécessaire, en regrettant ce choix.

Julia a été retrouvée dans son jardin, morte au milieu des prés par le facteur un beau jour d'été...
Par les soirs de tempête sur le village, les cœurs aimant peuvent apercevoir, main dans la main, Julia et Robert sur le Pont Lincoln. Ils rient et chantent leurs souvenirs de BARI.

Leurs cendres légères ont été emportées dans les eaux qui courent, vers l'Océan de l'Amour... pour l'éternité...

Le 10/03/2013
En hommage à Clint Eastwood.
Auteur de cette merveilleuse nouvelle dont je me suis inspirée.

AM J. de HAUT



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