St-Saulge

L'auto roule régulièrement.
S'apaise la fatigue du jour et des travaux agrestes.

Tranquille, la route l'accueille sous le couvert des arbres et des taillis ; puis, de nouveau, c'est la magie d'un paysage, au soleil couchant, doux et doré colorant les champs des vaches et d'un cheval, les forêts où, disparaît furtivement l'éclair roux-marron d'un jeune écureuil.

La voiture, nid de la famille aimante, avance librement au rythme gai des chants ; grands et petits forment un chœur à plusieurs voix. C'est le chasseur rappelant ses chiens et l'écho lointain : “ Taillaud - aud ... taillaud - aud... “

Fanfan et Taillaud reviendront-ils du bois silencieux ?

Mai 1990.

Retour doré dans la paix et la douceur d'un soir d'été.

Le soleil couchant se repose,
Tintant le ciel de couleurs pastels illuminées de ses rayons pâlis.
C'est l'horizon clair,
Serein,
Sans ombre, sans aucune menace, sans appréhension d'un nuage grondeur,
Sans terreur du doigt du destin.

Ô beauté de l'instant, de lumière et de cristal.
Le cœur est comblé, recueilli,
Chantant le bonheur d'exister,
Inconscient de la peine à venir,
Adorant la beauté éphémère,
De l'instant sans mesure au goût d'éternité,
Disparaissant déjà dans le passé,
Vers la nuit aux poussières d'étoiles,
Crevant le bleu du cœur, sombrant,
Aux rives du futur.

21 Septembre 1992.