CHUCHOTEURS ETHOLOGIE pour CAVALIERS et DRESSEURS

Quick

Souvenirs

Annie-Noël

Autorail de Grenoble à St-Auban
(par un bel après-midi)

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Bonne-Maman est venue chercher : Paul, Olivier, Marc et Etienne pour les emmener en vacances de Grenoble à Saint-Auban. Elle est accompagnée de la jeune-fille qui garde habituellement les enfants pendant que leur maman travaille et que leur papa est en mission ou en déplacement de durée indéterminée.

L’autorail rouge et beige emmène ces petits-enfants, heureux d’aller chez leurs grands-parents, présents pour eux toute la journée, dans une maison harmonieuse, un grand jardin ensoleillé avec deux rangées de cyprès, des arbres fruitiers (dans lesquels on ne grimpe pas) et d’autres où il fait bon se percher.

Leurs petits jardins les attendent et n’y a-t’il pas, dans l’abri Martin, des instruments aratoires à leur taille, un vieux vélo, une brouette et un peu de bois et de ferraille : le paradis en Provence, avec les bords de la Durance, l’usine en dessous du plateau et chaque jour le beau soleil, dans un « ciel toujours bleu ».

Olivier bénéficie d’une place privilégièe, faite de chaleur et de tendresse, sur les genoux de Bonne-Maman. Il a l’air comblé.

Pourquoi faut-il que les fauteuils de la S.N.C.F offrent deux versants à ses voyageurs ? Assis juste derrière l’enfant, un monsieur d’un âge certain arbore un chapeau élégant en feutre…

Olivier a un regard admiratif, appuyé et insistant sur le couvre-chef qui domine la situation, ignorant du danger qui le guette !

Ayant quitté sa position d’enfant sagement assis, il est en proie à un malin désir, aussi vif que secret : Il se dresse, son œil clair et vert aux aguets ; Bonne-Maman qui connaît sa vivacité et son énergie, le maintient et le surveille comme le lait sur le feu.

En dépit de cette vigilante attention, Olivier fixe rapidement l’objet de sa convoitise (comme un juge qui a décidé l’exécution sans délai d’un condamné « qui n’y coupera pas ») ; il le jauge d’un regard précis, bondit derrière l’épaule de Bonne-Maman, et… hop ! Découvre le crâne de leur voisin avec une dextérité déconcertante, prévenant tout geste de retenue de sa grand-mère.

Sourire indulgent du monsieur bien élevé et compréhensif (lui-même sans doute grand-père aussi), répondant aux excuses de Bonne-Maman, confuse mais admirative devant les qualités de dynamisme et de précision d’Olivier. Comme son fils aîné : François !

Troun de l’air (bis), vaï…

Le 2 novembre 2000.