Gagny,
Pâques 2008
Le gai savoir
Océane (6 ans ½), prospecte avec bonheur la grande salle de séjour de Mamé et de Papé. C’est là que la cloche de Pâques a ramené des cadeaux à son retour de Rome.
Elle découvre des sujets en chocolat appétissants, et de plus, une peluche aux yeux coquins (cette dernière agrandira sa petite famille : Doudou attendrissant, avec son bonnet à pompon, et son corps bleu pâle, usé par les baisers de sa mère ; Petit Agneau aussi, l’inséparable compagnon).
Chantal découvre sur son assiette un lapin en Chocolat ; pour Olivier ce sont des nougats qu’il apprécie en connaisseur.
Pendant que les aînés se mettent à table, Océane (qui a déjeuné seule, en premier), s’installe dans la partie de la pièce côté salon.
Cachée contre le dossier d’un fauteuil vert, elle manipule ses "enfants" – tels des marionnettes – sur la largeur du dossier profond.
Sur cette scène étroite, un drame se produit.
Lola, aux yeux noirs, l’une de ses « filles », se révèle gourmande, chipie, égoïste, elle bouscule les plus jeunes de la famille ; ceux-ci essayent de se défendre…
Plouf ! Tous les acteurs tombent sur le tapis ! Fin de la représentation « gratuite ».
Océane refuse la pièce de 2 € offerte par Mamie-Noël, spectatrice enthousiaste.
Cercle de famille chaleureux, bien que, Olivier (sous traitement d’antibiotiques, luttant contre la grippe), soit fatigué.
De plus, son crâne a subi le choc d’un appareil important, mal fixé.
Il n’a pas fait vérifier par son médecin s’il ne restait pas des séquelles de cet accident.
Mamie-Noël, s’inquiète. Elle interroge : « …Olivier, toi qui étais un as en calcul et en mathématiques, peux-tu me dire combien font : ?
- 2 + 2
- 5
Une petite silhouette qui, allongée sur le divan, lisait avec attention, « le Journal de Mickey », émerge… s’apercevant de l’erreur de Papé, indignée, à juste titre, elle rectifie :
- 4
- Voyons Olivier, 4 + 2 :
- 7
Océane rectifie à nouveau :
- 6
Bravo Océane ! Rires de tous.
- Au fait, Océane, jusqu’à quel nombre, sais-tu compter ?
- 79 »
Rassurée, Océane fait un petit tour dans le jardin où le froid la pousse bientôt à rentrer.
Un pâle rayon de soleil, illumine de temps à autre, la porte-fenêtre de la salle de séjour.
Dans la lumière, Océane esquisse des pas de danse ; cette elfe blonde et gracieuse virevolte avec aisance, fragile, heureuse de vivre.
Siffle doucement sous la porte un vent léger, porteur de l’odeur naïve d’un cerisier neigeux.
L’arbre entrouvre ses boutons frileux, aux cœurs émerveillés, vers le printemps prêt à renaître.
Sans bruit…
[Princesse Océane] |