La Salette
Ex-voto
Elle est en effet née d'un voeu, la décision de François, de “monter“ à Notre Dame de la Salette pour la remercier d'être revenu d'Indochine.
Dans sa démarche, il est entouré d'un climat d'affection par la présence de : Thérèse, Monique Jay (une amie d'enfance) et de son jeune frère, Pierrot, venus ensemble de St-Auban ; Annie, quittant Grenoble, son lieu de vie professionnel, accompagnée d'Odette, une camarade Jéciste, les rejoignant sur place.
La prière reconnaissante, pour tant de grâces reçues et de sauvetages par l'intermédiaire de Marie, est profonde dans la basilique, pleine d'ombre et de lumière, malgré le va-et-vient des visiteurs qui se pressent, habités par un espoir ou un chagrin.
Au dehors, c'est la statue de la Vierge, agenouillée en larmes, entourée de deux jeunes bergers ; le groupe est clos par une barrière blanche protectrice.
La splendeur des montagnes, alpages verts et rochers lointains, invite à la contemplation. L'air qui vient des hauteurs est pur, frais, vivifiant. Dans cette atmosphère sereine, le soleil brille et réchauffe ; la paix est dans les coeurs.
Sur les pentes du Gargas, collines dominant la basilique, une tente est dressée par les “ hommes “ et Monique, pour laquelle le camping n'a pas de secret ; d'une bonne humeur inaltérable, gracieuse, elle est pleine d'allant et maternelle pour son jeune frère, adolescent dynamique et malicieux, cachant sous ses espiègleries un coeur d'or et une brillante intelligence.
Dans la journée, Monique incite Pierrot à se confesser : “ C'est le 15 Août... “ peu convaincu mais cédant à l'insistance affectueuse et ferme de sa soeur, il s'engage mollement dans le petit sentier menant à la basilique. Monique le suit des yeux ; Pierrot se retourne et s'assoit dans l'herbe... pour prouver sa liberté. Il repartira quand personne ne le regardera !
Les pèlerins forment une procession nocturne ; ils montent pieusement de la basilique, tenant dans la main un cierge, qui éclaire la feuille de cantiques dont il est entouré, le protégeant du vent. Ils serpentent dans les sentes, mêlant leurs voix au carillon des “ Ave “. Soudain, une vision peu orthodoxe surgit à proximité des fidèles recueillis : c'est la silhouette de Pierrot se dessinant en ombre chinoise, faisant “ l'arbre droit “ dans la tente éclairée... Il n'est pas exclu que, ayant repris la position verticale, il n'ait accompagné “ mezza-voce “, d'airs de son cru, le flot monotone des cantiques.
Du Jongleur de Notre-Dame, du musicien, croyez que l'exubérante joie de vivre a fait sourire la Vierge en pleurs...
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