Marthe Kiley-Worthington



Marthe Kiley Worthington a passé sa vie de scientifique, de sportive et d'agricultrice à étudier les ongulés, des éléphants aux lamas et les chevaux dont elle s'est fait une spécialité.

Un CV impressionnant !
Née à Londres en Mai 1943
Après des études au Kenya et au Congo, elle a fréquenté de nombreuses universités :
- d'Ecosse en zoologie (1961),
- du Sussex en Angleterre en éthologie (1969),
- du Sussex (1977-1983),
- d'Edimbourg, en biologie (1983-1989),
- d'Exeter, en psychologie (1992),
- de Cambridge, en psychologie (2002-2003)...

Et publié plusieurs thèses dont :
- "Attitudes chez les Canidés, Félidés et Ongulés. Causes, fonction et évolution".
- "Philosophie des esprits animaux" sur le fonctionnement des équidés et des éléphants.

En 1973, elle fonde la première ferme écologique dans le Sussex (comté situé au sud de Londres),
En 1983, elle fonde une seconde ferme écologique dans l'île de Chauffez aux Hebrides (archipel situé à l'ouest de l'Écosse),
En 1989, elle fonde une 3ème ferme écologique dans le parc national du Devon (au nord de Plymouth, en Angleterre)...

Marthe Kiley Worthington maintient plusieurs groupes familiaux dans sa ferme biologique du Sussex, qui devient son centre d'élevage et d'étude des chevaux. Elle se spécialise dans les relations entre les individus ainsi et dans le cvadre d'écuries de courses renommées ou des centres équestres.
Ses observations minutieuses et une compréhension des besoins des chevaux lui ont permis d'obtenir un élevage de chevaux performants en compétition sportive, rustiques, adaptatifs et en même temps adaptés aux travaux de la ferme. Rien d'étonnant pour elle d'atteler à la charrue pour butter les sillons de pommes de terre son champion d'endurance ou de jumping. D'ailleurs, plus le cheval découvre, plus il apprend, meilleures seront ses facultés d'adaptation.

Marthe Kiley-Worthington à aussi enseigné sur tous les continents, animé des ateliers et publié de très nombreuses communication scientifiques, sur les thèmes de : l'éthologie, la biologie animale, l'agriculture (étude des animaux d'élevage et du cheptel laitier), la prévention de la cruauté animale par méconnaissance, la protection animale, le bien-être des animaux de cirque et de zoo, les chevaux, les sciences cognitives, l'évolution des espèces animales, l'agriculture écologique, l'agriculture organique et le jardinage, la gestion de la population et des ressources, l'éthique et le bien-être animal, la faune et la conservation, la philosophie environnementale, le comportement équin et sur la psychologie animale appliquée... à : Bristol, Edimbourg, Liverpool, Lancaster, Exeter, Cambridge, Gand, Bruxelles, Utrecht, Waegningen, Paris, Perth, Melbourne, Armidale, Brisbane, Massey, Paris, Tokyo, Kyoto, Nairobi, Jo'burg, Harare, Lusaka, Lilongwe...

Voici quelques éléments de son enseignement dont le maître mot est "Pensez Juste Cheval"

Comprendre pour mieux communiquer
La communication est particulière à chaque forme vivante et son mode d'appréhension également ainsi homme et chevaux "fonctionnent" mentalement selon deux schéma distincts. Par exemple au niveau de la perception visuelle, si l'homme avec son champ binoculaire étroit focalise, le cheval grâce à ses deux champs visuels latéraux totalisant 350 degrés.

Marthe Kiley Worthington refuse que le terme de "réaction instinctive" soit utilisé pour dissimuler notre ignorance, il faut accepter ces différences fondamentales et ne tirer de conclusions qu'après une attentive analyse des faits, et des résultats de ses études effectuées sur les chevaux maintenus dans différentes conditions.

La santé de nombreux chevaux maintenus dans les grands centres équestres est à revoir complètement. Le cheval est un animal social, herbivore passant 16 heures par jour à s'alimenter en groupe. Notre mode de gestion le confine le plus souvent en cellules isolées avec une alimentation qui est ingurgitée en quelques minutes.

Son étude en 1990 sur les problèmes d'écuries a fait ressortir une forte proportion de problèmes par individu traité essentiellement symptomatiquement alors que la cause réside avant tout dans leurs conditions de vie.

Quelques notions
Il faut considèrer les besoins du cheval en tant qu'être cognitif et non comme une machine musculaire. L'observation d'un troupeau de chevaux en semi liberté, que se soit au pré ou dans de vastes espaces, montre clairement que toute une gamme de signaux et des réponses sont échangés entre les différents individus et que nombre de réactions sont en fait des actes appris soit par expérience soit par "éducation" avec renforcement positif ou réprobation. La violence y est extrêmement rare car son usage compromet tant les capacités de l'agressé que de l'agresseur et celle de la cohésion du groupe en entier.

l'Immixtion humaine
Maintenu en élevage ces mêmes relations sont généralement inhibées et l'homme remplace l'ensemble des éléments sociaux. Le cas le plus marquant est celui du sevrage. L'espèce humaine est coutumière des rassemblements d'individus de même caractéristiques (âge, sexe, statut) en bande, alors que les groupes de chevaux privilégient les relations inter-génération au sein du clan, avec un apprentissage essentiellement fondé sur l'imitation.

Le sevrage imposé par l'homme vers le tiers de la durée naturelle de la période d'allaitement provoque des problèmes ultérieur de croissance, une perte de connaissances essentielles et un stress important

Marthe Kiley Worthington préconise de laisser les juments suitées avec leur poulain (2 à 3 semaines) et d'associer ceux-ci dès que possible (2 à 3 mois) aux travaux (adaptés) de leur génitrice (1 à 2h de travail léger). Le poulain apprend ainsi à apprendre, son développement musculaire est plus rapide et important, et son apprentissage de l'environnement progresse sans heurts ni conflits. La socialisation dans cette première phase est capitale pour le développement psychologique ultérieur.

Apprentissage libre
L'apprentissage selon les théories scientifiques peut être du type conditionnel, réflexe ou libre. Basé sur un choix volontaire l'apprentissage libre est le plus souvent renforcé par des stimuli positifs. Les résultats sont d'autant plus probants que la technique d'apprentissage utilisée est cohérente en demandant demain les acquis ou résultats d'hier. Toutefois Si les capacités d'acquisition du cheval sont encore mal déterminées, il est déjà établi qu'ils éprouvent des difficultés à relier la connaissance (perception) à la maîtrise (exécution).
Exemple : tout cheval saute et rue, l'exécution de la croupade (les deux imbriqués et synchrones) est un exercice que peu d'entre eux exécutent.

BIBLIOGRAPHIE

En français :
Le comportement des chevaux par Marthe Kiley-Worthington (21 mai 1999)
Le Bien-être des chevaux par Marthe Kiley-Worthington (26 novembre 2002)

En anglais :
Behavioural Problems of Farm Animals par Marthe Kiley-Worthington (16 juin 1977)
The Behaviour of Beef Suckler Cattle par Marthe Kiley-Worthington et Susan de la Plain (mars 1983)
The Behaviour of Horses : In Relation to Management and Training par Marthe Kiley-Worthington (septembre 1987)
Animals in Circuses and Zoos par Marthe Kiley-Worthington (Relié - 21 mai 1990)
Eco-Agriculture : Food First Farming : Theory and Practice par Marthe Kiley-Worthington (Relié - novembre 1993)
Equine Welfare par Marthe Kiley Worthington (Relié - décembre 1997)
Equine Education par Marthe Kiley-Worthington (septembre 2004)
Horse Watch : What it is to be Equine - par Marthe Kiley-Worthington (Relié - juillet 2005)

Plusieurs ouvrages de /ou avec Marthe Kiley-Worthington sont disponibles