CHUCHOTEURS ETHOLOGIE pour CAVALIERS et DRESSEURS

VU DU CIEL

Souvenirs

Annie-Noël

Marseille
En été.

Vu du ciel

Les salésiennes, réunies, commentent l’Evangile du St-Luc (chapitre 10, versets 38 à 42), récit d’un repas de Jésus.

Entré dans un village, il est reçu dans une maison d’amis ; Lazare, Marthe et Marie.
A tour de rôle, chacune des participantes est invitée à livrer ses impressions ; toutes approuvant, religieusement, la réponse de Jésus à Marthe.
Objection précise, vive, rieuse de la chef de chorale et d’Annie ;
Quoi ?… Jésus invité à l’improviste arrive, les mains vides, sans offrir ne serait-ce qu’une bouteille de vin de Cana ?

Or, il n’existe pas de congélateur avec des plats surgelés ; pas de supérette ouverte à toute heure ; pas de boulangerie dans le village où dépêcher quelqu’un de la maison pour un achat de dernière minute.
D’ailleurs, qui envoyer ?
Lazare, le maître de maison est absent ; aucun serviteur n’est présent.
Toute la préparation du repas revient aux deux sœurs.
Mais non, Marie, qui de réputation, n’est pas une femme d’intérieur ne se soucie pas de la préparation du repas et laisse Marthe agir. Si elle venait l’aider, elles pourraient ensemble, toutes deux, écouter le Maître avec Amour.
Marthe a raison de faire remarquer à Jésus que cette situation n’est pas équitable.
Comment se fait-il qu’elle reçoive une réprimande sévère, ingrate même, de Jésus qui est la bonté même ?

L’auditoire féminin, tout d’abord éberlué de cette interprétation inhabituelle, sort de son attitude rigide et compassée, pour sourire… charitablement, de ce réquisitoire enjoué…

La chef de chorale et Annie concluent fermement : Marthe et Marie n’ont-elles pas reçu, l’une et l’autre, la même couronne de Sainteté ?
Au Ciel, un bruit même courut : Marthe aurait été gratifiée, en plus, d’un prix exceptionnel de bonne cuisinière avec félicitations pour son franc-parler.

Mais, si c’est inscrit au Livre d’Or de Dieu, ce n’est pas dans l’Evangile !…