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Le CHEM

L'ARBRE de VIE : Le père Mouillot
L'Arbre de vie
-Paul Ecrival-
EXTRAIT 2 : Le père Mouillot


Doté d'un solide bon sens, les pieds bien campés sur le sol, à plus de 70 ans il faisait encore son bois, lippait la goutte de prune plus souvent qu'à son heure, avait le verbe haut et baragouinait plusieurs langues en autodidacte, avec un accent morvandiau à déchaumer les blés ; sa barbe poivre et sel encadrait un visage taillé à la serpette ; ses yeux gris bleu, à moitié cachés par un éternel béret, savaient jauger une personne en une fraction de seconde et forçaient le respect ; on disait qu'il sentait le bouc, ce qui était impropre car il vivait avec un sanglier qu'il avait trouvé errant dans la forêt après que sa mère fut abattue au cours d'une partie de chasse ; recueilli et soigné comme son enfant, le jeune animal avait grandi dans la maison et dormait au pied de son lit ; en fait le chandail élimé qui lui servait d'uniforme été comme hiver, imprégné d'un mélange d'odeur porcine et de tabac brun, craignait le lavage autant que son propriétaire.

Il affirmait à quiconque voulait l'entendre, qu'il parlait avec la bête et qu'elle était moins abrutie que beaucoup qu'il connaissait ; même les gendarmes s'en méfiaient : on disait au village qu'il avait menacé publiquement d'en attraper un, de le dépecer et de le donner à manger à son sanglier si on l'emmerdait ! La rumeur était tenace et la maréchaussée ainsi que tout ce qui porte un insigne ou un képi se le tenaient pour dit ; le garde chasse lui-même, s'il venait à croiser nuitamment le Mouillot tendant ses pièges, prenait la tangente au plus court et évitait à l'avenir le territoire du bonhomme.

La rencontre eut lieu à l'épicerie du village ; Paul l'avait entendu bien avant de le voir : sa voix tonitruante débordait jusque sur la place, clamant quelque vérité bien sentie sur le " Maire et son équipe de bras-cassés " ; elle s'enflait, roulant les " r ", dévastant la crédibilité de l'équipe municipale comme une boule de billard faisant un strike ; un mot sur trois était patois, mais nul ne pouvait en ignorer le sens, tellement le ton, l'intention étaient explicites...

... Un peu à l'écart du village, la masure ne se différenciait pas des autres ; mais à y regarder de plus prés, on avait l'impression d'avoir rebroussé, pour le moins, un siècle ou deux : poules et canards déambulaient dans une cour boueuse, entre un tas de fumier et une petite mare ; sur la droite, adossé au mur, un puits ; un chat faisait mollement la sieste, vautré sur l'appui de l'unique fenêtre de la façade côté route.

L'après-midi était déjà bien entamée ; il faisait lourd ; les mouches piquaient, pour rien, comme cela, juste pour se passer les nerfs ; les hirondelles se gavaient d'insectes volants, décrivant de larges arabesques à hauteur du toit.

Il chercha vainement une sonnette ou un quelconque dispositif visant à prévenir le maître des lieux des visites ; la porte vermoulue étant ouverte, il s'avança à travers la basse-cour sans la moindre réaction des volatiles ; nul ne se souciait de lui, chacun avait mieux à faire, sans doute habitué aux fréquentes visites de la clientèle friande de pittoresque ou à la recherche d'un mieux-être tant physique que moral.
Il toqua à la porte : pas de réponse...
Un peu plus fort il tambourina, tentant un :
<< - Y'a quelqu'un ? >> qui n'eut pas plus de succès.
En tendant l'oreille, il distinguait pourtant un ronflement... Un autre plus faible, comme en écho, lui répondait...

Il faillit rebrousser chemin pensant que le couple Mouillot était en plein somme, quand un grognement retentit, s'amplifia et que, de ce qui devait être la chambre, surgit un sanglier qui se mit en arrêt devant lui, grognant de plus belle !

Tétanisé, bien qu'il fut prévenu de l'éventuelle rencontre, il n'osait plus bouger.
<< Suffit, Monsieur ; au pied maintenant ! >> hurla la voix de son maître.
Il crût que l'on s'adressait à lui, choqué par le manque de courtoisie de cette injonction, mais la bête cessa immédiatement de grogner, recula et disparut dans un cliquetis d'ongles sur le sol ; décidément le Père Mouillot était provocateur jusqu'au bout : affubler l'animal de ce nom, prouvait sa considération pour la gent humaine et ses vanités !

L'homme apparut dans l'encadrement de la porte : la barbe en bataille, une chemise à carreaux sortant du pantalon, les bretelles battant les cuisses ; il se grattait à la fois la tête d'une main et le nombril de l'autre, dans le même geste circulaire inversé; les yeux plissés pour dévisager le visiteur à travers le contre-jour aveuglant créé par le contraste du soleil et des ténèbres de son sommeil, il cherchait visiblement à remettre un nom sur le visage de l'intrus !
<< - Je suis désolé Msieu Mouillot, bredouilla Paul, je ne voulais pas vous déranger ! >>
- Ah c'est toué p'tit, rent' don et fais pas attention au ménage ; et arrête don avec tes : M'sieu, te m'prends p'tête pour un cochon ! >>
Le sanglier sur ses talons, il avança une chaise vers le visiteur, l'invitant à s'asseoir à une table en bois lui servant de bureau ; une autre en Formica portait les stigmates de ses repas de célibataire ; la pièce était sombre ; de larges dalles en pierre recouvraient le sol ; une cheminée et une cuisinière à bois, une maie et un buffet à deux corps complétaient l'ameublement.

Il ouvrit le robinet au dessus de la pierre d'évier, se jeta un peu d'eau sur la figure, s'ébroua bruyamment, finit de se rhabiller, ajusta ses bretelles, enfila son chandail, coiffa son béret et s'asseyant à son tour dans un fauteuil haut, sortit de ses larges poches une blague à tabac, du papier et se roula une tige avec dextérité ; se relevant, pour prendre une grosse boite d'allumettes, il alluma sa cigarette et tira dessus avec le même plaisir que s'il s'était agi du plus fin des cigares ; puis se rasseyant, il se cala sur son siège, releva un peu son béret et lança :
<< - Alors comme ça, t'as hérité d'Amélie ? >>
Aucune parole n'avait été prononcée pendant les préparatifs du bonhomme, seuls les pas du sanglier qui le suivait à la trace dans chacun de ses déplacement, martelaient le sol comme l'aurait fait un chien aux ongles trop longs, ne pouvant pas s'user naturellement à courir ; Monsieur finit par se coucher aux pieds de son maître…




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